Les phases de régression
Par Samantha Pinet
Depuis quelques temps votre enfant se remet à refaire des choses qu’il ne faisait plus et que vous ne trouvez plus forcément adapté à son âge.
Il refait pipi au lit, vous demande un biberon ou les bras et se met à parler comme un bébé.
Vous trouvez qu’il régresse !
Les petits pas en arrière de votre enfant sont pourtant sains. Ils peuvent être conscients ou inconscients.
Ils lui permettent de s’assurer qu’il a bien fini une phase de son développement, qu’il l’a intégrée, acceptée, validée et qu’il est prêt à aller de l’avant.
Un mouvement de recul ou une stagnation traduisent un désir de se rassurer et de confirmer ses acquisitions.
Autour de 3 ans votre enfant a pris conscience de sa place dans la famille. C’est maintenant le début des grandes questions existentielles : La naissance, la mort…
Une nouvelle maison, un changement d’école, la reprise de votre travail…
Votre enfant n’a pas encore la notion de temps ou d’espace. La peur qui découle d’un nouvel événement peut l’amener à vouloir régresser dans une situation qu’il connaît bien : celle du bébé !
Un petit frère ou une petite sœur est arrivé, sa place dans la famille n’est plus la même. Il est devenu « grand ». Qu’est ce que cela veut dire ?
Qu’attend-on de lui ?
Toutes ces nouvelles étapes ne se font pas sans angoisses et l’hésitation est saine avant de se lancer vers l’inconnu.
Autant de questions et d’incertitudes qui peuvent le motiver à redevenir petit afin de retrouver des sensations rassurantes dont il a la nostalgie.
En grandissant, votre enfant doit assumer des responsabilités pas toujours drôles : manger et s’habiller tout seul, ranger ses jouets, aller à l’école… Et si pour esquiver ces nouvelles tâches, on faisait croire à papa et maman qu’on ne sait plus ?
Vous pouvez l’aider à ne pas avoir peur de grandir et à accepter la prochaine étape.
Prenez du temps avec lui, seul à seul, en alternant entre papa et maman.
Il est important de faire sentir à votre enfant que vous pouvez vous rendre disponible uniquement pour lui.
Montrez-lui les avantages à être grand plutôt que de redevenir bébé : jouer à des jeux de société adaptés à son âge, apprendre à nager, aller au judo ou à la musique… L’apprentissage de ces nouvelles acquisitions ne manquera pas de stimuler sa curiosité naturelle et, ainsi, lui donnera envie d’avancer.
Ne dramatisez pas, ce n’est pas grave ! Inutile de gronder ou de punir.
Si par exemple, il recommence à ne plus vouloir manger tout seul ou réclame plus souvent la sucette, n’hésitez pas à en parler avec lui en lui expliquant que vous avez conscience que des choses ont changé pour lui, qu’il grandit et que cela peut être effrayant. Montrez-lui que vous comprenez la situation et ce qu’il ressent.
Et si vous vous demandez combien de fois et de temps dureront ces périodes de régression : autant de fois que nécessaire, le temps dont votre enfant aura besoin pour se rassurer.
Et si redevenir petit, ne serait-ce que quelques minutes nous permettait de nous lover dans des bras rassurants, d’oublier nos angoisses et nos soucis de grands. Qui n’en a pas rêvé…
Cela ne se voit pas toujours, surtout en période de régression, mais votre enfant grandit, alors ayez confiance en lui et rappelez-vous : si votre enfant recule… c’est pour mieux sauter.